Même si reçoit l’appellation de groupe, c’est surtout le projet d’un seul homme. Ce monsieur, c’est Anton Newcombe, et beaucoup le considèrent comme une sorte de petit prodige. Il maîtrise en effet plusieurs dizaines d’instruments et en fait un usage ingénieux dans ses compositions qui n’en sont qu’enrichies en sonorités. Sa musique se déploie en un large éventail  de genres explorés au cours des différentes périodes du groupe, allant du rock ambient à la folk en passant par le shoegaze. Aufheben, le nouvel album, pourrait quant à lui se classer plus aisément dans le rock psychédélique.
Avec la participation de musiciens comme Will Carruthers, Constantine Karlis, Matt Hollywood, Eliza Karmasalo et Thibault Pesenti, Newcombe est retourné vers ce qui avait fait autrefois le succès de . Un son brumeux et enivrant, bien loin des productions précédentes (My Bloody Underground et Who Killed Sgt Pepper ?) qui avaient perdu pas mal de monde en route.
« Panic in Babylon » et sa cornemuse ensorcelante lancent ce disque avec une classe imparable. Le ton de l’album est immédiatement donné et on ne peut être qu’impatient d’inhaler la totalité des effluves addictives de cette marchandise ô combien séduisante. De la folk-rock hypnotique aux ambiances troubles, des sons de contrées lointaines conotant très souvent l’Orient (« Face Down The Moon ») et des guitares souvent diffuses dans le flux sonore ambient, mais parfois possédées par des mélodies incisives (« Stairway To The Best Party »), provoquant chez l’auditeur un éveil des sens allant crescendo au fil de sa découverte de l’oeuvre : Voilà ce que nous offre Aufheben!
On oubliera pas non plus de parler des rythmes dansants, brillant par leur naturel et leur simplicité sur des compos comme « I Wanna Hold Your Other Hand » ou encore « Blue Order New Monday ».
L’effet hallucinogène que produit la musique de a quelque chose de fascinant. Jamais on ne se sentira plus sous influence que sur le titre « Seven Kinds Of Wonderful », habité de voix planantes nous ôtant tout souvenir d’une quelconque réalité. C’est peut-être pour cela qu’Aufheben est si magique, peut-être du fait de l’impression d’évasion qu’il procure.
Anton Newcombe reprend ici une formule ayant au préalable déjà fait ses preuves, oubliant l’aspect expérimental de ses dernières sorties. Le bonhomme ravivera sûrement la flamme de ceux qui avaient cessé de croire en sa musique ses dernières années, tout du moins on l’espère.
Par Jefferson Grégoire



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